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ETIMOLOGIA
Étymologie
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L'orthographe des Noms
Par Mikel Belasko
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Nous vivons à une époque où le document
écrit est tellement évident et omniprésent
que nous oublions que tout cela est relativement récent.
Aujourd'hui, les noms de nos villes, nos propres noms et
prénoms, sont figés par écrit dans
des documents officiels et les règles d'utilisation
sont l'objet de normes strictes. Nos langues sont régies
par des orthographes assumés par les communautés
linguistiques respectives. Mais tout cela est relativement
nouveau, et en particulier pour les toponymes et noms de
famille, vraiment très nouveau. Enfin, si un nom
de village en Navarre existe depuis 1.500 ans et depuis
près de 1.000 ans sous une forme écrite, cela
tourne autour de 500 à 600 ans pour les noms de maison
et le même ordre d'idée pour sa forme écrite.
L'orthographe basque a été normalisé
en 1973, et l'Académie Royale de la Langue Espagnole
n'avait pas édité de normes orthographiques
avant le XIX° siècle. Il existe donc un trou
de plus de 700 ans pour ce qui concerne les noms de villes,
pendant lequel l'écriture des noms n'était
sujet à aucune norme, tout ceci agravé par
le fait qu'un grand nombre de noms d'origine basque étaient
écrits en gascon, castillan ou français. Cette
situation a aussi affecté la littérature basque,
qui des siècles durant, a utilisé les orthographes
Espagnols ou Français.
PROBLEMES PRINCIPAUX
Néammoins, les noms basques ne sont pas excessivement
déformés par les orthographes espagnols et
français (dans ce dernier, on note plus d'altérations)
et subissent des phénomènes qui méritent
d'être considérés:
Variantes explicables par la phonétique et morphologie
basque
- Un même nom peut apparaître avec un -a
final, (l'article défini en basque), ou sans lui.
Ainsi, suivant le document, un même village, maison
ou patronyme, pourra apparaître comme Elizaldea
o Elizalde.
- Dans les noms composés, le -e final du
premier élément peut apparaître comme
-e, ou -a selon le document : Larrezabal-Larrazabal
[NDT: Larre + Zabal].
- Dans les noms composés, le -o final du
premier élément peut apparaître comme
-o, ou -a selon le document : Fagoburu-Fagaburu
[NDT: Fago + Buru].
- Dans les noms composés, le -i final du
premier élément peut ou ne pas apparaître,
selon le document: Iturrialde-Iturralde.[NDT: Iturri
+ Alde].
- Dans les noms composés dont le premier élément
se termine par une voyelle et dont le deuxieme élément
commence aussi par une voyelle, on trouve diverses combinaisons:
- A+o, généralement o,
Errekondo, ou Errekaondo.[NDT: Erreka
+ Ondo].
- A+e, généralement e,
Otegi, mais aussi Otaegi.[NDT: Ota
+ Egi].
- Un même nom de maison peut apparaître comme
-rena, -ena, -enea ou -enekoa [NDT: "chez"
ou "de"] suivant la date du document: Arotzarena,
Arotzena, Arotzenea, Arotzenekoa.
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Noms basques écrits avec des orthographes espagnols
ou français
- Le basque posséde des sons spécifiques:
tz (parfaitement transcrit sur les documents occitans
médievaux), ts, distinction entre z
et s, prononcé x [NDT: prononcé
ch en phonétique française]. Ainsi
un nom aussi simple qu' Elizaga, pourra apparaître
comme Elissague, Elisaga, Eliçaga, Elizaga...
Arotzena, de son côté, comme Arocena,
ou Arozena, ou Aroçena...
- Alternances graphiques entre b/v: Echeverría,
Echeberria [NDT: le "v" et le "b"
castillans se prononcent "b", le "v"
n'existe pas en phonétique basque, le basque "normalisé"
n'utilise que la lettre "b"].
- Alternances graphiques entre y et i: Iturriberri,
Yturriberry [NDT: le basque "normalisé"
utilise le "i"].
- En castillan ancien, le symbole x se prononçait
comme le x actuel bascue [NDT: ch en phonétique
française], plus tard, il se prononça comme
le j [NDT: la "jota" espagnole, n'étant
pas expert en phonétique, je ne saurai donner une
idée en français de ce "r"
très dur, mais non roulé]. La transcription
des noms basques peut faire référence à
l'un quelconque de ces deux sons. Plus tard, la graphie
j va s'imposer: Elexalde, Elejalde.
- Utilisation arbitraire du h. Il est connu que
le h se prononce dans la zone basque-française
et son apparition dans la graphie est sûrement un
reflet de sa prononciation. Côté espagnol
son utilisation est arbitraire et capricieuse: Huarte,
Uarte, Uharte, Ugarte...
- Les sons ge, gi [NDT: prononcés gue et
gui] seront transcrits comme gue, gui ou guy
et ke ,ki comme que, qui.
Le nom a été adapté à sa
langue d'écriture
- Terminaisons basques -u, peuvent apparaîtrent
en castillan avec -o: Aranburo.
- Terminaisons basques -a, se transcrivent en
français avec -e: Elissague.
- Terminaisons basques en -e, deviennent muette
en français, surtout avec t-: Espelette.
[NDT: le -e se prononce "é"
en basque et n'est pas muet]
- La séquence zk peut apparaître
comme squ: Esquíroz.
- Perte des voyelles initiales: Rotaeche, Chávarri.[NDT:
(E)chavarri]
- Transformation en voyelle du -l final en France:
Larcevau (Larzabal), Mendibieu (Mendibil).
- Les noms commençant par El-, La-, ou
Le- peuvent être altérés par
une confusion avec les articles définis français
et espagnols: Rañeta-Larrañeta.
- Les noms de famille basque peuvent s'agglutiner d'un
de ou d' initial: Aoiz > Daoiz, Urruti
> Durruti, Agerre > Daguerre.
Les formes populaires basques ne sont pas reprises
- Ainsi, un bascophone originaire de Doneztebe (Navarra)
prendra systématiquement comme nom de famille le
nom officiel (non basque) de la localité : Santesteban.
- De la même façon, les prononciations populaires
de beaucoup de noms (pratiquement tous), ne se reflétent
jamais dans les noms de famille: Lazkao (Lazcano),
Undio (Undiano), Galdio (Galdiano, Gorza (Güesa),
Orzaize (Osés)...
- Bien évidemment, la basquisation de topomymes
actuels, ne se refléte pas directement sur les
noms de familles: Aranaz, de la localité
renommée aujourd'hui Arantza.
Traduction des noms de famille
- On trouve des cas de traduction de noms de famille
basque par d'autres noms, équivalents ou non, en
langue latine. Ce n'est pas très fréquent.
- Aujourd'hui, par contre, la tendance est inversée.
Bien évidemment, on respecte les graphies, bien
qu'il ne soit pas toujours possible de traduire des noms
de famille.
Il faut donc tenir compte de tout cela au moment de faire
des recherches sur un nom de famille. La recherche doit
être faite non seulement sur la forme actuelle du
nom, mais aussi sur toutes les formes orthographiques qu'il
a pu prendre. De toutes façons, ces variantes sont
superflues et non significatives en recherche généalogique,
où le principal est d'obtenir progressivement tous
les maillons, génération par génération.
Ainsi, un généalogiste malheureux pourra être
confronté à son nom orthographié Etxeberria,
Echeberría, Echeverria, Echeberri, Echeverri, Etcheverry,
Etcheberry, Etcheberria, Etcheverry, Etxaberri, Etxaberria,
Echaverria, Echaverri, Chaberri... et si en plus il
cherche dans la zone frontière entre les formes -berri
et -barri il faut ajouter toutes les formes en -barri
à la liste précédente. Bien sur, il
s'agit d'un cas d'école, mais relativement proche
de la réalité. Voici ce que l'on peut trouver
sur l'annuaire téléphoique du nord du Névada
: Echevarria (11 fois), Echeverria (13 fois),
Etcheberry (3 fois), Etcheverria (2 fois),
Etcheverry (11 fois), Etxeberri (1 fois).
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